Insolites ou exotiques, des musées pour changer
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Lassé du Louvre ? Voici une petite sélection de musées parisiens insolites. Au choix : ambiance enfumée, parfumée ou épurée. Suivez le guide…
Fumer n’a pas toujours tué
On pourrait croire à un temple de la cigarette. Il n’en est rien. Le musée de fumeur retrace l’histoire des plantes à fumer et l’évolution de cet acte à l’origine rituel ou médical, devenu banal, mal vu et réprimé.Tigrane Hadengue, cofondateur du musée et collectionneur puriste, relate :
« Le tabac était à l’origine la plante sacrée par excellence dont se servaient les chamanes pour communiquer avec les dieux. Maintenant qu’elle est largement industrialisée, la cigarette est aujourd’hui à l’image de ce que les fast-foods sont à la gastronomie. »
Passée la boutique, où l’amateur trouvera « grinders », rouleuses et autres ustensiles rares et ouvrages érudits, le musée déploie sa collection d’objets historiques : calumet de la paix sioux, bong chinois, narguilé oriental… Plus loin une collection permanente affiche des toiles de divinités mayas réalisées… en feuilles de tabac.
« En s’intéressant à l’Histoire, on s’aperçoit que les anciens connaissaient très bien les vertus du tabac mais aussi les risques, remarque Tigrane Hadengue. C’est pourquoi ils modéraient leur consommation et ne connaissaient aucun problème de santé publique. » Les temps ont bien changé… Ah, et en cas de pause technique, jetez un œil sur les murs des WC entièrement recouverts de portraits de fumeurs célèbres comme Bob Marley, Serge Gainsbourg ou Marylin Monroe !
Dernière précision : le musée est non fumeur…
- Le musée du fumeur, 7 rue Pache, Paris XIème. Ouvert tous les jours, sauf dimanche et lundi, de 12 h 30 à 19 h.
On se met au parfum ?
Décor plus luxueux mais atmosphère tout aussi enivrante au musée du parfum, à deux pas de l’Opéra Garnier. Installé à l’étage de la boutique Fragonard, dans un hôtel particulier du XIXème siècle, le musée expose 3 000 ans d’histoire de ces compositions raffinées. Depuis l’Égypte antique, où le parfum, à l’état solide, était brûlé pour servir d’offrande lors des rites funéraires et religieux, jusqu’à nos jours, où les professionnels du marketing rivalisent de créativité pour faire de chaque produit un objet de consommation unique… En passant par Rome, dont la langue latine a donné son nom au parfum : per fumum, « par la fumée ». Sans oublier les techniques de fabrication : macération, enfleurage, distillation…
Pour ceux qui se sentent le nez d’un maître-parfumeur, vous pourrez jouer au jeu des arômes à reconnaître. Facile pour le café ou le chocolat, déjà plus corsé pour les trois différentes essences de roses : rose de mai, de Damas ou fruitée.
- Le musée du parfum, 9 rue Scribe, Paris IXème. Ouvert du lundi au samedi de 9h à 18h.
Ouvert dimanche et les jours fériés de 9h à 17h.
Microcosme zen…
On quitte les salons embaumés de la capitale pour respirer l’air pur du musée du bonsaï de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine). Véritable temple dédié à cet art venu d’Extrême-Orient, le musée rassemble quelque 9 000 plantes et près de 400 essences : érables, pins, pruniers, pommiers, ficus… Certains spécimens sont uniques au monde, comme ce micocoulier âgé de 320 ans.
Le musée se compose d’une serre et d’un espace extérieur décoré façon jardin zen. Il est l’œuvre de Rémy Samson, alias Monsieur Bonsaï, l’homme qui a fait connaître cette technique au monde occidental après s’être formé auprès de maîtres en Chine et au Japon. Tombé amoureux du bonsaï à 23 ans, ce paysagiste sexagénaire a consacré toute sa vie à cet art qu’il enseigne à présent par le biais de stages. « Le bonsaï, c’est l’apprentissage de la patience et de l’humilité. Rien ne se fait en une journée », confie le passionné. À méditer…
- Le musée du bonsaï, 25, Rue de Chateaubriand, Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine). Ouvert du lundi au samedi, de 9 h à 18 h.
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