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Invasion, dispersion… Sans pantalon !

Par Morgane Belloir | 1/05/2009 | 1 082 visites |  Imprimer  |  Envoyer à un ami  |  

Pour la première fois, No pants day déshabille les Parisiens en mai. Suspendus aux caprices de la météo, le jour J environ 2 000 inscrits sont attendus. Un happening, pas une manif. Attachez vos ceintures.

« Nous allons parcourir un kilomètre en 15 minutes sans pantalon », expose le capitaine du mouvement, Charles Nouÿrit. Le No pants day, un concept américain qui s’implante en France. Lieu, date et heure secrets. Les participants aux flash mob, des mobilisations instantanées, avancent en toute clandestinité.

Cette armée de l’ombre communique à travers la Toile. Facebook représente leur principal point de ralliement. Le chef de troupe estime à 3 000 le nombre d’adeptes parisiens. Leur prochaine mission : investir les rues de la capitale sans pantalon sous le soleil de mai. Sur le groupe Facebook No-pants day Paris, prévu pour l’occasion, ils sont déjà plus de 2 300 membres.

Chasse aux dessous

D’après les conversations échangées sur la plateforme communautaire, les dérivés du mot « caleçon » reviennent souvent. « Allons faire les boutiques de sous-vêtements pour trouver LE boxer », propose Fanny sur le mur du groupe. « Les portes jarretelles seront-ils autorisés ? », s’interroge Julie… Nom de code ou simple futilité ? Voici les premiers indices de la tenue de camouflage choisie pour la manifestation.

« Mes dessous seront flashys », raconte Marine Brulé, qui prévoit un après-midi shopping pour l’opération. Cette jeune fille a pris part, le 28 mars dernier, à la freeze organisée sur le parvis du musée du Louvre. Ce samedi là, plusieurs centaines de personnes se sont immobilisées pendant cinq minutes devant la pyramide de verre sous l’œil ahuri des touristes japonais.

Des rassemblements pacifistes sans message. « Il n’y a aucune revendication politique ou sociale. Les gens viennent simplement pour s’amuser. Si je devais donner un but je dirais que l’important est de réveiller l’enfant qui sommeille en chacun de nous », explique Charles Nouÿrit.

Déclenchement des hostilités

Le mode opératoire reste toujours le même. Prévenus 24 h à l’avance du lieu et de l’heure de rendez-vous, les braves soldats se rassemblent à quelques mètres de l’endroit du spectacle. Avec son mégaphone, le chef de file livre à la foule les derniers détails. C’est parti ! Soudain, des centaines de personnes marchent dans la même direction.

Début mai, leur mission sera de retirer leur pantalon et de déambuler en tenue légère dans Paris. « Le trajet durera quelques minutes seulement afin d’éviter tout débordement », prévient Charles Nouÿrit. Puis, le quart d’heure écoulé, dispersion générale. Les envahisseurs éphémères laissent place à un vide déconcertant.

L’ennemi principal, le mauvais temps. Avoir une météo favorable est l’une des clés du succès de l’événement. De fait, Aurélien Michaud, habitué de ces rassemblements, avoue : « Je suis ultra motivé. Mais, s’il pleut le jour J il se peut que je fausse compagnie au No pants day. » Du côté des organisateurs, peu d’inquiétude. Lors du dernier freeze, l’averse de grêle n’a pas empêché les troupes de rester immobiles.

Une manifestation qui, malgré son caractère illégal, inquiète peu les forces de l’ordre. De fait, le cri de guerre, « juste pour le plaisir. Complètement inutile », suffit à rassurer l’ordre public bien décidé à continuer de porter la culotte.

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