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Paris capitale des sept péchés (3/7) : l’orgueil

Par Caroline Lumet | 21/04/2009 | 962 visites |  Imprimer  |  Envoyer à un ami  |  

Il paraît que les narcisses qui se livrent à la suffisance plongeront dans les tréfonds infernaux. Pourtant aux abords de la tour Eiffel, les Parisiens n’ont que faire des leçons d’humilité. Bye-bye simplicité et bonjour vanité…

Quelle est donc cette ébauche de sourire qui fleurit sur nombre de lèvres parisiennes ? Quelle est donc cette tendance à déambuler dans les rues les épaules rejetées tel un paon dans sa cour ? Quel est donc ce ton narquois qu’affectent les voix dans les bistrots de la capitale ? Où qu’il soit, qu’il pleuve ou qu’il vente, le Parisien ne perd jamais de sa superbe… Convaincu comme pas deux que sa morgue naturelle est justifiée par son statut de capitalien, il pavoise de lieu en lieu en flirtant avec l’outrecuidance des rois de jadis.

Leçon numéro un pour l’orgueilleux : faire parler de lui à n’importe quel prix. Peu importe les commentaires qui naîtront sur son passage, le Parisien a un besoin de reconnaissance qui frise la pathologie. « Je m’en fous royalement du contenu, des on-dit-que, la seule chose importante c’est d’être le sujet de la conversation », lance une Kylianne affublée d’une robe de 10 centimètres carrés… Au VIP Room, son terrain de jeu, la clubbeuse jette une pique de manière à couvrir la musique :

« Ceux qui me dénigrent et se répandent en calomnie font mon jeu, quoiqu’ils pensent de moi je suis un sujet de prédilection… J’alimente leurs conversations, signe que sans moi leurs discussions seraient aussi ternes que leurs vies. »

Ça c’est fait.

Être vu partout et par tous

Leçon numéro deux pour le fier-à-bras : être vu, partout et par tous. Certains vont même jusqu’à payer pour satisfaire leurs chevilles XXL. Sans atteindre, pour le moment, les sommets américains. Aux States vous pouvez louer de faux paparazzis, des bodyguards et une limousine pour vous sentir célèbre : à 500 dollars la prestation de 30 minutes, les flashes ont intérêt à être aveuglants !

A Paris ce sont les dozes qui font sensation. Kesaco ? De l’extérieur, cela ressemble à une gélule géante, un placebo peut-être. A l’intérieur vous avez un « bon pour une activité ». Ainsi pour 130 euros, la doze vous promet de devenir une véritable star : « Offrez-vous strass et paillettes le temps d’une séance photo dédiée à votre image et à la révélation de votre vraie personnalité… » Rien que ça. Les Parisiens en raffolent.

Le port altier et la moue impertinente, les Parisiens ne font pas mentir les ragots. Pis, ils les alimentent avec joie. Par peur de sombrer dans l’anonymat des grandes villes, ou tout simplement persuadés que leur code postal signifie qu’ils le valent bien…

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3 commentaires »

  • Paul dit :

    Caro, je me pose une question. Ta Kyrianne me fait furieusement penser à la dame du Poitou dans son discours (pas dans sa robe de 10 cm). Ne serait-elle pas une métaphore sexy de l’état d’esprit de certain(e)s politiques?

  • Caro dit :

    Je ne l’avais pas vu comme ça ! A l’aune de ta réflexion, je vais devoir révisé l’image que je m’étais faite de cette jeune femme… Peut-être est-elle plus profonde qu’elle ne m’a laissée voir finalement.

  • Sophie la celib de paris dit :

    Pour moi l’orgueil est vraiment le pire des 7 péchés capitaux . Parisienne moi même j’ai du mal à me reconnaitre dans ce portrait mais sans doute suis-je trop orgueilleuse ! :)

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