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Le retour mitigé d’Oxmo Puccino

Par Thomas Lafarge | 10/05/2009 | 1 419 visites |  Imprimer  |  Envoyer à un ami  |  

L’Arme de paix est le cinquième album du rappeur français. Des artistes de tous horizons y ont collaboré, de Sly Johnson du Saïan Supa Crew à Olivia Ruiz. Un mélange des genres qui peut surprendre les amateurs de hip-hop.

Oxmo Puccino lors d'un concert à l'Antipode à Rennes en 2007 (Swan).

Oxmo Puccino, de son vrai nom Abdoulaye Diarra, revient avec un cinquième album, L’Arme de paix. Le « Black Mafioso » commence sa carrière sur le label Time Bomb au milieu des années 1990 aux côtés de Pit Baccardi, Lunatic, groupe dont a aussi fait partie Booba… Il collabore en 1998 avec Kheops d’IAM sur le titre Mama lova (voir la vidéo). La même année sort son premier album solo, Opéra Puccino.


 

Puccino est considéré comme un des meilleurs paroliers dans le milieu du hip-hop. C’est un rappeur respecté, malgré des ventes confidentielles - Opéra Puccino sera disque d’or huit ans après sa sortie. Ses textes alternent histoires personnelles, histoires de cités, et histoires de cœur. Son originalité ? Transformer chaque morceau en mini-film : scénario, dialogues et personnages récurrents. (Voir la vidéo)


 

En 2006, c’est le tournant. Après trois albums homogènes, le mythique label de jazz Blue Note le contacte pour enregistrer un album, Lipopette Bar, avec les musiciens du groupe The Jazzbastards. « Il y a eu un avant et un après Lipopette », confie t-il. Oxmo semble prêt à changer de style, l’album reste toutefois profondément ancré dans le hip-hop. Il revient aux sources en 2007 avec la mixtape La Réconciliation : egotrip, flingue, fric. Le rap « underground » français retrouve un de ses piliers.

L’Arme de paix, donc. Le titre met la puce à l’oreille. Changement d’état d’esprit, loin des banlieues il retrouve les mêmes musiciens que pour le Lipopette. L’album se veut réfléchi, poétique, mélancolique, tout en restant hip-hop. Le résultat reste mitigé.

Très musicales, les productions sont d’une qualité rarement atteinte dans le rap. Les textes sont toujours aussi soignés. Les premiers morceaux sentent la postérité comme 365 jours ou Soleil du nord. Les apparitions de Sly Johnson (1) sonnent parfaitement sur les titres Tirer des traits et Partir cinq minutes. Mais il faut attendre la huitième piste, Les unes, les autres, pour relâcher la pression et prendre un peu de bon temps… Enfin !

C’est après que ça se complique. L’apparition d’Olivia Ruiz sur Amsterdam, au delà du mélange des genres, ne passe pas auprès des amateurs de rap. Le refrain mielleux sur À sens inverse non plus. À croire que la fin de l’album, qui se veut expérimental, vise à élargir son public. Malgré ces deux bémols, son album reste une des meilleures sorties du rap français cette année. (Voir la vidéo)


 

(1) Sly Johnson, membre du groupe Saïan Supa Crew, est renommé pour ses talents de beatboxer. (Voir la vidéo)


 

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Un commentaire »

  • Jr - french in london dit :

    article bien sympa pour un album fabuleux.!!

    Jr (un ancien de l’IFP)

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