Y.A.S, la nomade électro
La chanteuse libanaise Yasmine Hamdan met sur orbite l’album Aräbology avec l’ex-producteur de Madonna, Mirwaïs. Parisienne d’adoption, elle propose un voyage électro pop en arabe. Trippant.
Habillée à la cool, en jean et baskets, Y.A.S tranche avec la créature sexy moulée de cuir qui donnait récemment un show case dans une boîte de nuit. La voix mélodieuse, la brune sculpturale défend avec passion un album qui risque d’en dérouter plus d’un. Tubes clubbing comme Get it right, incursions rap avec Coit me, ou ballades telles que Ma Rida : le tout en libanais, irakien, égyptien et palestinien.
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Née d’un père ingénieur, la Beyrouthine apprend très jeune le français et l’anglais. Sa famille vit à l’étranger pour fuir la guerre : Emirats arabes unis, Koweït, Chypre… En Grèce, à 12 ans, elle découvre MTV et flashe sur Madonna. Jusqu’à collectionner stylos et T-shirts à son effigie. À 14 ans, elle rentre au Liban pour une décennie. Puis, s’installe à Paris.
Elle y prend le micro au sein du groupe Soapkills, avec trois albums à la clé. Passionnée par ses cours de chant, de guitare, de théâtre et de danse, elle laisse tomber ses études de psycho.
Sur cette voie musicale, elle s’accroche jusqu’à s’accrocher en studio avec son producteur, ex-Taxi Girl. Partagée entre son désir de mystère et sa soif de reconnaissance, la globe-trotteuse polyglotte nous entrouvre les portes de son univers. Interview.
» Un Afghan et une Libanaise enregistrent à Paris. Donc Aräbology, symbole du cosmopolitisme parisien ?
Yasmine Hamdan : (Long silence) Non, pas spécialement. Cet album incarne un travail sur l’identité, la langue arabe, les frontières. Dans Aräbology, il y a « arabe » et « logie », la science. D’où l’idée de modernité, en arabe.
» Chanter de la pop en arabe, est-ce une provocation huit ans après le 11 Septembre ?
(Choquée) Aucun rapport ! Quel cliché ! La pop kitch existe déjà et les intégristes ne s’y intéressent pas. Ma pop arabe est un défi, un alliage inédit. J’utilise la richesse de la musique arabe pour la moderniser.
» Mais, au fait, que signifient vos paroles ?
Mes chansons évoquent la situation politique au Liban et partout ailleurs, les tabous, les relations hommes-femmes… Mais toujours par allusions. Parfois, je suis même la seule à savoir de quoi je parle ! J’aime répéter certaines phrases, faire beaucoup d’essais pour trouver une harmonie entre le rythme, le thème de la chanson et le dialecte choisi.
» Il paraît que vous avez eu des clashes avec Mirwaïs…
(Abasourdie) Où avez-vous entendu ça ?! Le choc de deux sensibilités peut créer des frictions, rien de plus normal. Nous étions le plus souvent sur la même longueur d’onde, même si je ne suis pas facile ! Bélier ascendant Lion, ça promet !
» Ado, fan de Madonna. Vous rencontrez Mirwaïs à Bercy à un concert de la diva. Madonna, porte-bonheur ?
J’ai adoré sa musique, son aura. De là à en faire mon porte-bonheur…
» Vous êtes retournée à Bercy depuis ?
J’y vais une ou deux fois par an. Mais je préfère l’Olympia, le Rex ou la Cigale, pour leur son et leur visibilité impeccables.
» Quand vous jouez à Paris, avez-vous une salle favorite ?
Peu m’importe le lieu, j’aime jouer partout. Même si les concerts ne se passent pas toujours bien. Je me souviens d’un concert en Allemagne pour la Gay Pride, avec Soapkills. Deux heures du matin et d’un coup, plus d’électricité ! Seul mon micro fonctionnait. J’ai dû continuer à chanter, sans musique, comme si de rien n’était !
» Pourquoi avoir atterri à Paris, il y a sept ans ?
Mon premier voyage m’avait laissé une impression de déjà-vu. J’avais étudié Balzac, Zola, regardé trop de photos, de films…. Revenue pour mes études de psycho, je voulais aussi accélérer la carrière de mon groupe. Et puis, quelle ville magnifique, sophistiquée ! Les rencontres y sont faciles, inattendues. Aujourd’hui, je la considère comme ma deuxième patrie, après Beyrouth.
» Finir vos jours ici, ça vous tente ?
(Mal à l’aise) Pas vraiment. En fait, je ne veux même pas y penser ! Envisager ma mort, ma vieillesse, c’est vraiment trop glauque ! Parfois, j’imagine me réinstaller au Liban mais rien n’est décidé…
j’aime bien son style de music c’est la classe,comme je suis algerian j’aimerai savoir si elle conte pas venir en algérie pour faire quel que concerts
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