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Zaza Fournier, demoiselle pop de l’accordéon

Par Karine Parquet | 12/05/2009 | 1 591 visites |  Imprimer  |  Envoyer à un ami  |  

Zébulon remarqué au Printemps de Bourges, Zaza Fournier est désormais l’indispensable invitée des festivals de l’été. Son secret : des chansons populaires et un zeste de rock.

Zaza Fournier, à la croisée de la pop et de l'accordéon (V. Filho).

Des fleurs colorées dans les cheveux, un rouge à lèvres bien rose et une petite frange blondinette. Zaza soigne son style. Mais du haut de son tabouret, accordéon entre les mains, Miss Fournier n’est pas là pour parader. Quelques notes bien soufflées et une voix affirmée, la chanson est lancée : « Ne fais pas comme ceci. Moi je fais comme cela. C’est ma manière à moi… »

Sa manière à elle, sur scène, c’est un piano à bretelles et… un iPod. Un goût pour la provocation ? « Pas du tout. » L’histoire est plus simple : il y a deux ans, elle met de côté ses études de théâtre et part chanter dans la rue et les bars. « J’étais seule avec mon accordéon, mais je ne trouvais pas cela représentatif de ma musique. » Malgré dix ans de cours de violon, avec un père professeur de linguistique et une mère graphiste, Zaza ne baigne pas vraiment dans le milieu musical et manque d’amis pour l’accompagner. Quelqu’un lui souffle l’idée de cet orchestre en boîte et le tour est joué.

Sur scène, ambiance cabaret mais pas de musette. Son accordéon sonne résolument rock, comme celui de sa tante qui lui en a donné le goût. « Beaucoup de gens ne connaissent pas cet instrument et font des raccourcis étonnants. Je veux montrer un autre visage de l’accordéon. » Un visage plus pop, qui emprunte aussi bien à la variété française qu’à la folk en passant même par une once de rap.

« Zaza n’est pas un personnage, c’est profondément moi. »

Modeste, Zaza reconnaît qu’elle n’est pas la première à en jouer ainsi. Elle cite le groupe Java ou encore Les Garçons Bouchers. Mais avec ses talons hauts et son ton gouailleur, elle a su imposer sa propre patte. « Zaza n’est pas un personnage, c’est profondément moi. » Car si l’audace de Zizi Jeanmaire l’a bien inspirée, elle n’a pas eu non plus le courage d’ôter jusqu’à son patronyme. « Ça me faisait bizarre de tout lâcher… et puis mon père aurait fait la gueule », ajoute-t-elle en riant.

A tout juste 24 ans, Zaza, qui compose et écrit tous ses morceaux, qu’elle arrange ensuite avec le musicien Rob, a le sentiment de franchir une nouvelle étape chaque jour. Pourtant des étapes, elle en a déjà marqué beaucoup. Pour son premier album homonyme, c’est la multinationale Warner qu’elle réussi à convaincre.

Depuis elle remplit les salles et festivals de ses chansons d’amour tantôt sombres, tantôt cocasses. Si les mots sont roses, le ton flirte plus souvent avec le rouge vif ou le jaune piquant. « Ce qui m’intéresse ce sont les rapports humains, les paradoxes et les contradictions qui nous font. Pouvoir passer d’une seconde à l’autre d’un désir d’amour à un désir de meurtre… »

Hommage au travestissement, le titre Mademoiselle sort un peu du lot. « Je suis très fière de cette chanson, avoue Zaza. Elle a ému beaucoup de personnes. Je ne m’y attendais pas. » Elle ne s’attendait pas non plus à ce jour, où quelques hommes l’ont huée alors qu’elle annonçait le thème de la chanson. « Je pensais qu’on n’avait plus besoin d’en débattre. Ça a été très violent mais j’en suis sortie plus forte. Je me suis dit que je n’étais pas simplement là pour me trémousser et raconter des choses marrantes ». (Voir la vidéo)


 

Que ce soit pour rire, pleurer ou dénoncer, une chose est sûre : Zaza Fournier promet encore de beaux jours à l’accordéon et à la chanson française.

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