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Paris capitale des sept péchés (1/7) : la luxure

Par Caroline Lumet | 17/02/2009 | 1 511 visites |  Imprimer  |  Envoyer à un ami  |  

Il parait que tous ceux qui s’adonnent aux délices de la bagatelle gagnent un aller simple pour l’enfer. Et pourtant dans la ville lumière, les Parisiens ont relégué au placard la culpabilité. Adieu chasteté et bonjour désinhibition…

Le boulevard de Clichy, temple parisien de la sexualité (Iain Farrell/flickr).

La masturbation, ou l’art de maitriser son propre plaisir, n’est plus le monopole de la gente masculine. Selon une enquête réalisée par Durex, les ventes de sex-toys augmentent de plus de 20% par an. La France s’intéresse de plus en plus près à ces petits jouets ludiques. La femme du XXIème siècle est libérée, pour ne pas dire libertine. Elle papillonne d’expériences en expériences, et applique à la lettre l’adage « ne jamais dire qu’on n’aime pas tant qu’on a pas goûté ! » Les boutiques spécialisées ont proliféré. Loin des gargotes trop glauques pour les dames, les vendeurs d’érotisme se sont adaptés.

Chez Dollhouse on privilégie l’ambiance intimiste. Au rez-de-chaussée quelques modèles de bijoux décoratifs spécialement adaptés au bout des seins, ou pour appeler un chat un chat des « cache-tétons », se déclinent sur des thèmes floraux, étoilés ou en strass. Une volée de marche plus bas un groupe de copines accompagne l’une des leurs dans un rite étrange. Elles soupèsent les différents vibromasseurs, les portent à la lumière, laissent courir leurs doigts sur les reliefs, le tout dans de grands éclats de rire, même si Juliette confie « n’être pas là que pour le fun ». Elles assument au grand jour leur sexualité. Pour elles, il n’y a pas d’attitude plus saine que de connaitre son corps, « et il n’y a pas de dépendance à l’autosatisfaction ! » Sur un sourire entendu, elles désignent leur choix à la patronne.

La patronne du 1969, quant à elle, impressionne par son retrait étudié. Elle ne s’impose pas et laisse juste planer sa présence pour que la cliente puisse solliciter ses explications à tout instant. La gamme de godemichet à de quoi laisser pantoise. Outre les coloris et les tailles, les constructeurs jouent l’originalité. Où positionner le culte canard ? A quoi servent toutes les fonctionnalités du rabbit ? Comment utilise-t-on le cône magique ?

Pour les clientes plus jeunes, ou débutantes, la vitrine du Passage du désir promet des recettes miracles pour « un développement durable du couple ». La vendeuse expose une sélection d’outils du désir, et un panel impressionnant de jeux en tout genre : jeu de dés coquins (un pour l’action : lécher, mordiller, embrasser, et un pour l’endroit : le pied, le cou, la poitrine, le sexe), jeu de cartes éducatives (les positions du Kâma-Sûtra notamment), jeux de sociétés pour deux ou plus, et bien d’autres idées pour épicer ses nuits, seule ou à deux.

L’homme rime lui aussi avec sensualité

Dans le camp adverse aussi, les changements vont bon train. Les hommes ont découvert les vertus de la tendresse. Ils refusent désormais les canons de la sexualité imposés par des films X trop hard. « Les femmes n’ont pas l’apanage des préliminaires », confie Olivier, 28 ans. Introduire un peu de douceur dans un monde de brutes pourrait être le nouveau crédo de ces hommes modernes.

Et quoi de plus sensuel qu’un massage dans les règles de l’art ! Le monde virtuel regorge de spécialistes en la matière. « Les techniques du vivre zen, je les ai trouvé sur un portail Internet, explique Youssef. Je les ai expérimenté avec ma fiancée… et au vu des résultats, j’ai écumé les salons jusqu’à trouver un cours de massage ! » Au salon Zen, les curieux peuvent scruter les mains adroites qui virevoltent sur le corps des volontaires.

Matthieu a su tirer parti de ses doigts habiles, les mettant au service de l’art culinaire. Ou plus exactement d’un art culinaire à des fins charnelles : la cuisine aphrodisiaque. Dans ses cours particuliers, qu’il ne dispense pour le moment qu’à ses proches, il apprend à accommoder huitres, gingembre et chocolat ! Envie de vous initier aux secrets des aliments qui stimulent les ardeurs et nourrissent le désir ? L’association Miam-Miam organise des stages de cuisine.

Quoi qu’il arrive, une seule variable reste constante dans la sexualité du XXIème siècle, Parisiens et Parisiennes n’oublient jamais de sortir couverts.

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Un commentaire »

  • Papou dit :

    Ben ,il est important de prévenir ton pére quand tu ecris des articles sur les sujets ….
    son coeur n est plus tout jeune
    Bisoux

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