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Malgré la crise, les Russes font confiance au pouvoir

Par Morgane Belloir | 18/02/2009 | 757 visites |  Imprimer  |  Envoyer à un ami  |  

Les années Poutine ont fait oublier la dépression dans laquelle le pays s’enlisait. La crise financière est un violent retour à la réalité pour le peuple russe.

Dmitri Medvedev sur une affiche inspirée de la campagne de Barack Obama (propagandakunst/flickr).

Le gouvernement russe se dit confiant, mais le temps des railleries à l’égard de l’économie américaine est loin. Dans plusieurs grandes villes du pays, les manifestations sont de plus en plus nombreuses. Les vagues des licenciements qui déferlent sur la Russie provoquent le mécontentement d’une partie de la population. « Les travailleurs ne doivent pas payer pour la crise », slogan scandé par les manifestants reflète une inquiétude générale. De fait, en quatre mois, 400 000 nouveaux chômeurs ont rejoint les 5,8 millions comptabilisés par l’office de statistiques Rosstat.

Aux déboires de l’industrie s’ajoute l’effondrement des cours pétroliers. L’équilibre du budget russe pour 2009 dépendait d’un baril de pétrole au-dessus des 70 dollars, le voilà descendu sous la barre des 50 dollars. La prospérité des années Poutine s’éloigne. Pendant sa présidence, de 2000 à 2008, l’actuel premier ministre a centré l’économie du pays sur une mainmise totale de l’État. Gaz, or noir, matières premières, banques, industries, autant de secteurs placés aux mains de l’oligarchie russe.

Confiants, les Russes se serrent la ceinture

Cette stratégie atteint aujourd’hui ses limites. Le recul de la bourse de Moscou, associé à la dévaluation du rouble a divisé par deux le nombre de milliardaires russes, passant de 101 à 49. Le pouvoir d’achat de la population est fortement affecté. Dans les grandes surfaces, les denrées alimentaires subissent des augmentations de prix allant de 20 à 45 %.

Malgré ce constat, la confiance des Russes envers le pouvoir n’est pas encore ébranlée. Achtum Goilyak, manager dans un hôtel situé à 15 km de Sotchi, le confirme : « Les habitants ne crient pas leur colère, ils se serrent la ceinture. L’espérance dans le gouvernement est grande ». Le président Medvedev, fait d’ailleurs tout pour conforter ce sentiment. Outre une révision du budget 2009, il a appelé les administrations à réduire leurs dépenses.

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