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Aurélie Pédrajas : une “globe-croqueuse” dans le métro

Par Coraline Bertrand | 27/01/2009 | 1 081 visites |  Imprimer  |  Envoyer à un ami  |  

Originaire du Tarn-et-Garonne, Aurélie Pédrajas est une Parisienne d’adoption. Illustratrice, elle se définit comme une « globe-croqueuse » et a choisi le métro parisien pour compiler des croquis de voyageurs, souvent d’origine étrangère.

Curiosité et goût du voyage sont ses maîtres mots. Arrivée à Paris il y a huit ans, pour y poursuivre ses études d’arts appliqués, Aurélie Pédrajas, 26 ans, est tombée amoureuse de la capitale. « Le monde entier est à Paris ! On y découvre une richesse culturelle et une diversité qui n’existent pas ailleurs », explique-t-elle.

Après plusieurs voyages à l’étranger - Québec, Maroc, Tunisie, Guadeloupe, Sri Lanka - dont elle a rapporté des carnets et des reportages graphiques, cette jeune artiste s’est prise de passion pour les usagers du métro. Un peu par hasard. Avant de s’installer dans le 20ème, elle habitait en banlieue et a connu de longs trajets en RER où, désœuvrée, elle cherchait à tuer le temps. D’où l’idée de « croquer » les gens qui s’est muée en démarche artistique.

« Le métro est un lieu de vie où mon regard est sans cesse interpellé par des expressions, des allures, des styles. Je m’inspire des gens que je croise pour en faire des personnages-clichés. La mamie-bimbo, la bourgeoise du 16ème… »

L’attrait de la « biodiversité »

« Notre quotidien est dans l’absolu le voyage le plus durable. Je croque la vie du métro car les voyageurs par leur différence et leur origine m’entraînent un peu plus loin. » Humaniser le métro pour n’y voir qu’une envie d’ailleurs, une « biodiversité » étonnante. Au fil du temps, des textes se sont greffés aux croquis : narratifs ou poétiques, ils jouent sur les sonorités et les métaphores pour mettre en musique le dessin.

Les usagers « croqués » à leur insu, ne réagissent pas toujours bien. Certains, gênés ou choqués, se détournent quand d’autres l’accusent de vol. Aurélie a ses astuces : faire semblant de lire, de regarder quelqu’un d’autre, de prendre des notes. « C’est devenu un rituel, un jeu. Mes croquis se font toujours sur le vif, j’ai donc dû améliorer ma technique. »

D’origine andalouse et grande lectrice, Aurélie a toujours rêvé d’ailleurs. Croiser ces « Parisiens du bout du monde » aiguise sa curiosité et lui donne le sentiment de voyager au quotidien. Elle n’envisage pas de retourner vivre dans son sud natal, qu’elle connaît trop bien. « A Paris, il y a toujours quelque chose à découvrir. »

En attendant de faire éditer ses croquis, Aurélie donne des cours de dessin, anime des ateliers d’initiation à la gravure, collabore avec diverses publications et imagine déjà une exposition… dans le métro ! Ses travaux sont déjà visibles sur son site et son blog. (Voir le diaporama).


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