Patamo, modeleur de films d’animation
Quentin Le Guennan est « tombé dans un pot de pâte à modeler » quand il était petit. Et il n’a jamais vraiment réussi à en sortir. Pour preuve, il préfère aujourd’hui qu’on l’appelle « Patamo », comme « pâte à modeler ».

À 31 ans, ce grand enfant mal rasé, les cheveux en bataille, a réussi à faire de sa passion pour le cinéma d’animation un métier, « même si les fins de mois sont toujours un peu compliquées ». « Je n’ai pas fait d’école d’animation et le plus difficile fut de m’imposer en tant qu’autodidacte », confie-t-il aujourd’hui. Car ces derniers temps, les aventures de ses petits personnages en Plasticine ont remporté un franc succès sur Internet.
Tout commence en mars dernier, lorsque Quentin décide de participer à un drôle de concours, celui du meilleur film « suédé ». Un terme inventé par Michel Gondry, le réalisateur du film Soyez sympas, rembobinez, à comprendre comme un remake, avec les moyens du bord. A l’occasion de la sortie de son film, le cinéaste avait invité les internautes les plus créatifs à concevoir le leur. Avec une parodie version « pâte à modeler » d’une scène de Pulp fiction de Quentin Tarantino, il gagne et voit son petit film s’ajouter aux bonus du DVD de Soyez sympa, rembobinez. (Voir la vidéo)
Quelques semaines plus tard, Quentin décide de recommencer à tourner, dans sa chambre de 15 mètres carrés, un nouveau film « suédé ». Cette fois, c’est une scène d’Indiana Jones et le temple maudit. Pas loin de 100 000 vues en quatre mois sur Internet : son record est battu, et l’ensemble de ses films chaque jour plus regardé. (Voir la vidéo)
Une patience de rigueur
Fervent admirateur de Wallace & Gromit, film pionnier en matière d’animation en pâte à modeler, Quentin tient pourtant « à garder son propre style ». « Je ne cherche pas atteindre un réalisme absolu dans le mouvement de mes personnages. Autrement, j’aurais choisi l’animation graphique en trois dimensions », rétorque-t-il aux professionnels qui lui rappellent qu’un « cheval ne marche pas de cette manière » ou qu’« un homme cligne des yeux ». Mais Quentin n’a plus à tirer de leçons de personne. Depuis maintenant vingt ans, il donne vie « à cette drôle de matière, si docile et pleine de couleurs ».
A l’âge de 13 ans, le futur Patamo reçoit une caméra pour son anniversaire. Après l’avoir posée sur une table, il se rend compte qu’il peut faire bouger à l’écran tout son petit monde. « J’étais très excité d’avoir compris comment donner l’illusion du mouvement. Mais j’ai vite réalisé que tout cela prenait du temps. » Car pour réaliser trente secondes de film, Quentin doit travailler un jour entier.
Heureusement, il ne manque pas de patience. À 21 ans, il choisit d’arrêter ses études pour se consacrer entièrement à l’animation. « Un choix que beaucoup de mes proches n’ont pas compris. Dix ans plus tard, je compte bien leur faire entendre que j’avais raison d’y croire. »
Après plusieurs contrats en tant qu’illustrateur pour les magazines Sciences & Vie Junior et National Geographic, ainsi que pour de petits prospectus de la Mairie de Paris, Quentin ne crie tout de même pas victoire. « Ces commandes mensuelles me permettent d’envisager mon art comme un vrai métier. Mais sur le papier, mes personnages restent figés », regrette-t-il.
Grâce à sa distinction au concours de Michel Gondry, Quentin entrevoit depuis peu de nouveaux horizons. Le 7 novembre dernier, France 3 Ile-de-France diffusait un portrait de lui dans le journal de
13 heures. Le lendemain, la rédaction le contactait pour un projet d’animation au sein du journal télévisé. Là encore, « pas de cri de joie prématuré », même s’il y croit « très fort ». Après tout, un enfant, même un peu grand, ne renonce jamais à ses rêves.
I agree with Vincent! Très original!
Merci chers collègues !
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