Porté à l’écran par le Jamel Comedy Club, Yacine fait partie de cette nouvelle génération de comédiens qui cherchent à réinventer l’humour en s’imprégnant du stand-up, un genre comique venu d’Outre-Atlantique.

Qu’est ce que le stand-up ?
Le stand-up est une forme de spectacle comique où l’artiste s’adresse directement aux spectateurs. C’est une nouvelle forme de partage avec le public. Avant, les gens se contentaient d’attendre dehors dans le froid, d’encaisser un spectacle pendant deux heures que ça leur plaise ou non. Au Comedy Club, on peut venir boire un verre. L’atmosphère y est plus chaleureuse.

Comment as tu commencé le stand-up ?
J’ai choisi le stand-up parce que les sketchs traditionnels ne m’intéressaient pas. J’ai commencé par le théâtre, avec des ateliers d’improvisation. Avec des amis on a créé une troupe qui s’appelait Des gens pas très très marrants mais ils font ce qu’ils peuvent et c’est pas facile tous les jours. On avait 18 ans, et on a écrit une pièce. Le studio théâtre de Stains nous a accueillis. J’ai ensuite pris des cours de théâtre au conservatoire du 11ème arrondissement de Paris pendant trois ans. Puis j’ai intégré le collectif d’artistes La Famille juste au moment où le mouvement stand-up prenait de l’ampleur à Paris.

Qui t’a donné envie de faire ça ?
Je me suis beaucoup inspiré de mecs comme Richard Pryor, Eddie Murphie, Eddie Izzard ou Dave Chapelle. C’est le spectacle de Jerry Seinfeld qui m’a le plus impressionné. Le mec parle en marchant, et ce qu’il dit est simplement…drôle. Quand j’ai vu ça je me suis dit, c’est possible.

Raconte-nous l’aventure du Jamel Comedy Club…
En 2005, je faisais des sketchs au café culturel de Saint Denis. C’est à cette époque que j’ai rencontré Kader Aoun, le metteur en scène du Jamel Comedy Club. Il cherchait des jeunes talents pour monter une émission. C’était un sacré pari de passer à l’antenne des humoristes que personne ne connaît pour les mettre à 19h30 un samedi sur Canal+. Heureusement pour nous, la première saison a été un succès.

Trois saisons du Jamel Comedy Club et une tournée dans la France entière. Tu sembles avoir pris une nouvelle dimension au sein du groupe ?
C’est vrai qu’on me voit beaucoup pendant la troisième saison, souvent en duo, avec Blanche, ou Dédo (Voir la vidéo). Ça cartonne bien sur Internet. On travaille dur pour créer tout ça.

Tu as même eu ton propre showcase, explique-nous le principe…
Le showcase c’est l’antichambre du one man show. Cela m’a permis de tester mes sketchs, de voir ce qui fonctionnait ou pas. Il y avait de bonnes et de mauvaises représentations. Il faut savoir ne pas s’arrêter, ne pas désespérer. Les gens dans la salle ne sont pas forcément fans, ils viennent seulement pour rire. Le plus important pour moi était de continuer à me faire plaisir. J’ai toujours préféré faire des sketchs personnels, avec mes propres délires, plutôt que de l’humour passe-partout. D’ailleurs c’est prouvé, si je m’amuse, le public s’amuse aussi.

Quelle est la part d’improvisation dans tes spectacles ?
Je n’aime pas refaire tout le temps la même chose. Je change des petits mots, des intonations. Je peux aussi m’arrêter pour partir en improvisation, parfois ça fonctionne, d’autres fois moins. Mais c’est nécessaire pour moi sinon je déprime. C’est le principe même de l’art vivant, on recrée le spectacle à chaque fois qu’on monte sur scène.

Quel est ton programme en 2009 ?
Le one-man show pourrait arriver dès le printemps prochain. Sinon je continue de jouer avec la troupe du Jamel Comedy Club tous les samedis et dimanches, ou encore le mardi soir pendant les sessions ouvertes. Et puis en parallèle, on vient de créer un programme court avec Dédo, L’histoire racontée par des chaussettes. On espère trouver une chaîne pour le diffuser.

À lire aussi

• Aucun article correspondant

Tags

• Jamel Comedy Club, Spectacle, Stand-up, Yacine