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Narcotrafic : un business devenu mexicain
Posted By Natalia Ruiz On 1/02/2009 @ 3:36 In Monde | 2 Comments
Le Mexique compte deux océans, un territoire de 2 millions de kilomètres carrés et les deux cartels de la drogue les plus importants et les plus meurtriers au monde.
Il s’agit de la renaissance d’un fléau qui a causé environ 5 000 morts cette année, résultat d’une guerre entre cartels : celui du Pacifique ou de Sinaloa (État situé à l’Est du pays) et celui des frères Arturo et Alfredo Beltran.
Depuis 2007, les journaux mexicains mentionnent tous les jours de nombreuses vengeances entre ces groupes, des corps décapités laissés sur les routes de Sonora, Sinaloa ou Juarez, états mexicains où le narcotrafic est roi.
Une expansion continentale
Une telle escalade de violence est due à plusieurs facteurs. Après la mort en 1993 de Pablo Escobar, parrain du trafic de drogue en Colombie et la réussite de la lutte armée contre les différents cartels, cette activité illégale perd de son pouvoir.
Pourtant, les producteurs sont loin d’être anéantis et la demande est toujours là, surtout aux États-Unis. Les « gringos », comme les latinos surnomment les Américains, consomment 90% de la cocaïne produite dans le sous-continent.
Les cartels mexicains en profitent pour s’emparer des routes de distribution de la marchandise par avion, mer et terre. Résultat : ils les contrôlent aujourd’hui de la Colombie jusqu’aux États-Unis.
Le Mexique n’est pas un pays producteur, mais il est devenu un des grands consommateurs, selon le journal El periódico de Mexico. C’est en Colombie et au Pérou que cette drogue est fabriquée. L’éphédrine, base chimique de l’ecstasy, provient d’Argentine, de l’Uruguay et du Paraguay.
Le règne de la corruption
Les cartels ont aussi corrompu massivement les forces de l’ordre mexicaines. Le mois dernier, Noe Ramirez Mandrujano, tzar de la lutte anti-drogue, est mis en garde à vue, soupçonné d’avoir reçu 450 000 dollars par mois des mains des « narcos ». Ricardo Gutierrez, chef local d’Interpol, est accusé d’avoir permis des transferts de marchandise suspecte à l’aéroport de la capitale aztèque.
Ces deux arrestations constituent seulement le début d’une purge des institutions policières qui devrait concerner près de 40% des forces de l’ordre du pays.
D’autre part, pour stopper la corruption, Monte Alejandro Rubido, le ministre de la Défense du Mexique, a placé 65 000 policiers sous haute surveillance. Leur niveau de vie et leur état psychologique sont ainsi scrutés.
Cependant les cartels gagnent du pouvoir et s’étendent au Mexique. Au sein du pays, ils embauchent à tour de bras des « fourmis », des dealers qui vendent des doses de cocaïne entre 1 et 2 dollars. Ces organisations dépassent les frontières nationales et mettent à leur disposition sept bases stratégiques pour recevoir, cacher et redistribuer les cargaisons illicites.
Les cartels s’installent dans les forêts du Guatemala et du Panama, sous la protection d’hommes politiques. Ils contrôlent aussi les compagnies de transport du Salvador et les laboratoires d’ecstasy au Honduras.
L’expansion de leurs activités est proportionnelle à l’augmentation des actes de violence. On compte ainsi 17 morts parmi les cartels mexicains et guatémaltèques en 2008.
C’est un défi majeur que le gouvernement de Felipe Calderón devra relever. Le Mexique se tourne vers les États-Unis à qui il demande un soutien financier pour combattre la criminalité liée à la drogue. Reste à voir, en cette période de crise, si cette aide sera accordée.
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