Deuxième volet consacré aux archives déclassifiée sur des observations d’objets volants non identifiés en Grande-Bretagne. Explications et morceaux choisis.

Le ministère de la Défense britannique (MoD) vient de procéder à la déclassification d’une partie de ses documents confidentiels sur les ovnis. C’est la troisième fois, après mai et octobre 2008, que la Grande-Bretagne rend public ce type de fichiers classés « secret défense » sur l’énigme extraterrestre.

Sept dossiers, assemblés par le DI55 (une branche des services de renseignements) et accessibles sur le site des Archives nationales, recensent 1 200 observations d’objets volants non identifiés entre les années 1987 et 1993. Une décision prise pour préparer les esprits à la prochaine venue de créatures de l’espace ou simple désir de transparence ?

Plusieurs documents concernent entre autres la mystérieuse disparition d’un pilote américain rattaché à la RAF, dont l’avion s’était écrasé en mer du Nord en 1970. Vingt-deux ans plus tard, l’enquête sur la mort du Capitaine William Schaffner faisait à nouveau son apparition dans les médias, avec de nouvelles révélations : le pilote, envoyé en réalité en mission secrète pour intercepter un ovni, aurait disparu après s’être approché d’une source lumineuse sphérique et très brillante.

En 1992, l’Evening Telegraph de Grimsby publia la retranscription de la conversation radio de Schaffner avec sa base : « Je ne peux pas le regarder plus de quelques secondes, ça me fait mal aux yeux. [...] C’est comme un grand ballon de football, fait de glace. [...] Ça se déplace lentement de haut en bas et de droite à gauche. » Trois mois après la rupture de contact avec son poste de contrôle, l’avion était retrouvé en pleine mer, en parfait état, cockpit fermé, siège non éjecté… et sans trace de son pilote. La thèse de l’enlèvement par une force extraterrestre fut étudiée, comme celle du simple accident. Mais aujourd’hui encore, les faits restent inexpliqués.

A la lecture de ces 1 500 pages confidentielles, où se mêlent de rapides dépositions à des récits clairement farfelus, le désir de discrétion des autorités semble sans aucun doute omniprésent. Des documents de 1988 révèlent d’ailleurs que le MoD avait renoncé à mener à bien un projet de base de données sur les observations d’ovnis, par crainte du ridicule si son existence était dévoilée publiquement.

Si le ministère continuait à enregistrer les déclarations des témoins, un de ses responsables n’hésitait pas à se déclarer favorable à l’arrêt des enquêtes :« Je comprendrais les réactions du public si l’on apprenait dans les médias que nous menons ce genre de travail. » Le climat de guerre froide, qui allait bientôt toucher à sa fin, reste lui aussi nettement perceptible à travers ces pages. On apprend que le renseignement britannique militaire soupçonnait les Etats-Unis d’avoir mis au point un avion-espion top secret et hypersonique, nommé « Aurora ». Un rapport digne d’un James Bond.

Un alien à l’apparence d’une banane bleue

Certaines dépositions plutôt originales, bien qu’invérifiables, relèvent parfois presque du comique. Parmi elles, celle d’un homme affirmant avoir croisé en mai 1989 dans l’ouest de Londres un alien à l’apparence d’une banane bleue, croquis à l’appui. Dans les dossiers précédemment mis à disposition du public, un correspondant avait appelé l’armée pour lui signaler que des extraterrestres lui avait crié dessus alors qu’il dormait à la belle étoile. Un autre se voulait le messager des « serpents à plumes », qui n’attendent plus que l’autorisation pour débarquer sur Terre.

Si la plupart des témoignages sont un peu plus plausibles que ces derniers, ils sont aussi rapidement élucidés. Ainsi, en 1992, de nombreuses personnes affirment avoir aperçu un ovni depuis le centre de Londres, qui s’avéra n’être en réalité qu’une simple publicité aérienne pour la Ford Mondeo.

On peut se demander si d’autres dossiers, peut-être un peu moins médiatisés et un peu plus dérangeants ne restent pas bien protégés dans les tiroirs du MoD. Tous les documents concernant ces sept années ont-ils vraiment été déclassifiés ? Qu’en est-il des dossiers concernant d’autres périodes ? Et pourquoi cette absence de photographies ?

Le mystère des petits hommes verts semble tout de même bien loin d’être résolu. Mais si l’envie vous prend d’aller jeter un coup d’œil du côté de la France et de ses manifestations intergalactiques, sachez que le GEIPAN, le Groupement pour l’étude et l’information sur les phénomènes astrospaciaux non identifiés, service français créé en 1977 par le Centre national d’études spaciales et consacré aux signalement d’ovnis, a lui aussi rendu publiques ses archives depuis mars 2007. Comme le disait le poster placardé dans le bureau de l’agent Mulder :« I want to believe ».

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